Un nouveau décret en Hongrie a ordonné aux libraires pour enfants d’emballer les livres et les supports illustrant l’homosexualité dans des « emballages fermés ».
La mesure, annoncée vendredi, intervient après que le Parlement a adopté une loi interdisant l’affichage de ce qu’il a qualifié de contenu homosexuel aux mineurs.
Le nouvel ordre interdit également les expositions publiques de produits qui représentent ou font la promotion d’un genre qui s’écarte du genre déclaré à la naissance.
Le gouvernement hongrois de droite, dirigé par le populiste Viktor Orban, a mené une campagne plus large contre la communauté LGBT dans ce qu’il présente comme un combat pour les valeurs familiales et la protection de l’enfance.
Les livres LGBTQ interdits à proximité des écoles ou des églises
La loi elle-même est une mesure générale visant à empêcher l’homosexualité dans l’éducation. Le gouvernement soutient que l’éducation sexuelle devrait être laissée aux parents.

La société hongroise est divisée sur la question des droits des homosexuels, mais des milliers de personnes se sont présentées au défilé de la fierté 2021 à Budapest
Alors que les critiques accusent la loi de confondre à tort homosexualité et pédophilie, le gouvernement soutient que les mesures visent uniquement à protéger les enfants.
À cette fin, la loi interdit la vente de livres ou de médias décrivant des relations homosexuelles ou des changements de genre à moins de 200 mètres (650 pieds) de toute école ou église. La disposition est jointe à une loi qui prévoit des sanctions plus sévères pour la pédophilie.
Le chef de l’UE qualifie la loi de “honte”
Le Premier ministre Viktor Orban est au pouvoir depuis 2010 et doit faire face à des élections potentiellement difficiles l’année prochaine. Il est devenu de plus en plus radical en matière de politique sociale et soutient que les valeurs chrétiennes sont attaquées par le libéralisme occidental.
Un sondage Ipsos le mois dernier a montré que 46% des Hongrois soutiennent le mariage homosexuel. Des milliers de personnes se sont rendues le mois dernier pour Budapest Pride dans une démonstration de défiance contre le gouvernement.
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a qualifié la loi de « honte ». La Commission européenne a lancé une action en justice contre la Hongrie, qualifiant la loi de discriminatoire et arguant qu’elle contrevient aux valeurs de tolérance et de liberté individuelle du bloc des 27 nations.
Certains l’ont comparé à la loi russe sur la propagande gay de 2013.
ar/dj (AP, Reuters)
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